« Logements intermédiaires, typologies flexibles et mimétisme volumétrique
État des lieux :
Le mur d’enceinte de la friche Engie fait partie du paysage commun des Aurillacois, mais ses espaces intérieurs restent inconnus. Nous proposons de mettre en place un processus d’appropriation fondé sur une « maîtrise d’usage », qui se fera en deux volets.
Tout d’abord, l’activation immédiate du site par l’occupation des halles existantes par le forum, l’AOP Cantal et une recyclerie. Cette première étape permettra aux Aurillacois de s’approprier ce nouvel espace et de le mettre à l’épreuve des usages. Ensuite, l'enjeu sera d’écrire ensemble un programme pour le projet à venir, basé sur l'échange entre professionnels, écoles et acteurs locaux. L'objectif est d'imaginer une ville partagée et orientée sur la production locale et les circuits courts. Cette ville sera aussi respectueuse de l’héritage industriel bâti et topographique et inscrite dans une vision d’adaptabilité, par la mise en place de dispositifs favorisant les extensions, les mutations, et les mutualisations.
Projet:
Une typologie constructive rationnelle et flexible.
L'éthique globale du projet a pour but d'offrir la qualité du paysage pour tous, et non pour quelques privilégiés. Ainsi, le plan masse est généré au travers d’une matrice, une trame constructive de 16 m, qui fait correspondre dans la verticalité une superficie standard de logement de type T3 avec des places de stationnement conventionnelles.
Cette trame ordonnance les différents projets tout en étant perfectible. Elle fixe les bases de la future composition urbaine partagée.
Ainsi, nous souhaitons anticiper et absorber les éventuelles transformations ou contraintes à venir, tout en garantissant la cohérence d’ensemble. Cette implantation doit permettre d'offrir des espaces extérieurs et une densité variée par le jeu des volumes.
Cette trame permet, à travers l’effet de quinconce, d’entretenir entre les différents volumes des rapports de distance suffisants pour que la
lumière et les vues soient partagées par tous. La variation des formes architecturales aura un impact positif sur la perception de la densité dans le quartier. Par un mimétisme volumétrique, les maisons médiévales en bord de Jordanne nous serviront d’exemple. Nous chercherons une morphologie urbaine flexible, offrant une combinaison aléatoire mais ordonnée, où les variations sont perceptibles sans créer de désordre, où le regard s’arrête sur des situations singulières et où le parcours devient une promenade.
Le projet propose d’imbriquer une grande diversité de typologies de logements. Cette diversité est autorisée par la trame flexible des bâtiments dimensionnée sur la base d'un T3 Flat. Les logements peuvent se convertir en T4 duplex ou T4 sous-plex.
Les parties communes sont pensées comme pouvant être partageables, ce qui impliquera des petites unités de quelques copropriétaires. L’ensemble des logements sera traversant et proposera une flexibilité intérieure. Les entrées seront multiples pour permettre un adressage spécifique par habitat, et donner ce sentiment d’habiter une maison et non un immeuble collectif.
La flexibilité et l’évolutivité seront également un principe régissant le socle. Il est tramé, mais non figé, il peut s’adapter à différents programmes : parking, habitation en sous-plex, petit commerce, ou local d’activité. Cependant, le socle offrira, à minima, la capacité de parking nécessaire et demandée dans le PLUi.
Cette rigueur permet d’établir un étage courant, superposable, qui se répète sur la quasi-totalité des niveaux optimisant ainsi les coûts
de structure et de fluides. Il sera important d’accorder de la rigueur conceptuelle et structurelle sur le corps de bâtiment afin qu’il soit économique, pour offrir une réserve budgétaire. Celle-ci sera mise à profit pour le prolongement extérieur généreux et adapté à chaque situation. Les plots seront des formes platoniciennes pures, sans altération de la masse (retraits/porte-à faux).
Aurillac (15000), Auvergne-Rhône-Alpes, FRANCE
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Études urbaine
Ville d'Aurillac
« Panoplie » composé de Vivien Gimenez Architecture, ACLAA et Bertrand Robuchon ; équipe sortie Lauréate