Construction d'un parking silo en bois de 500 places à Aurillac (15)

« Un parking silo augmenté, qui propose une façade végétalisée et des activités sur la rivière »

État des lieux :

En 2016, la ville d’Aurillac a souhaité s’inscrire dans une démarche de réflexion urbanistique sur un site important du centre-ville d’Aurillac. Ce site comprend 4 zones de parking de voitures pour plus de 800 places de stationnement. Il a notamment été demandé lors du concours européen « EUROPAN 14 » de repenser la place de la voiture, omniprésente sur la quasi-totalité du périmètre d’étude. Les partis-pris imposés étaient :

    - Des équipements publics et des aménagements évolutifs compte tenu de la                    transformation attendue des usages de l’espace urbain et notamment à propos de          la place de la voiture en cœur de ville.

    - Une végétalisation généralisée du site d’étude, même dans le cas de maintien de la         vocation actuelle de certains secteurs en redonnant de la perméabilité au sol

    - Des propositions réalistes où la voiture n’est pas bannie ou supprimée, mais où elle        doit cohabiter avec des nouveaux usages et des nouveaux espaces.

Aurillac et la Jordanne un dialogue à retrouver :

La Jordanne a joué un rôle central dans l’histoire de la ville d’Aurillac. Première ressource vitale de la cité, elle a également défini l’identité territoriale de la ville, par sa position charnière entre montagne et méridional. Enfin, elle a organisé la structure urbaine de l’agglomération et c’est au bord de ses rives que se sont édifiées certaines des architectures les plus remarquables du centre-ville. Aujourd’hui, la présence du stationnement, sous forme de parking aérien le long de ses rives, déconnecte la ville de sa rivière et donc de son histoire.

Projet :

Gravier / Playground et le silo augmenté : l’opéra urbain

Notre projet propose d’initier une réconciliation et une revitalisation de cet espace public historique qui unit les deux rives de la rivière. Ce projet s’inscrit au sein du projet urbain « PANOPLIE »*, dans une complémentarité d’usages avec le projet sur la friche ENGIE et donc dans un objectif commun de reconnection entre la ville et son cours d'eau.

Ainsi, nous proposons de construire un parking silo au sud du Gravier. Plutôt qu’un mal nécessaire, il s’agit là d’un bien partagé : un équipement iconique rendant des services urbains dont son enveloppe est un épiderme habité. Ainsi, un jardin vertical donnera accès aux stationnements côté Jordanne, des petits plateaux d’activités s’installeront sur la façade urbaine du cours Monthyon et une grande scène support d’événements sera mise en place côté Gravier. Pariant sur la réduction du stationnement, ce silo anticipe sa réversibilité par son mode constructif, qui lui permettra dans le futur de passer du parking silo à l’îlot urbain habité.

Ce grand objet urbain permet notament de créer un parking silo de 500 places. Le bâtiment sera réalisé en structure bois, afin d’exploiter des filières et savoirs-faire régionaux. Son emprise au sol est de 67 m de long par 41 m de large, afin de venir chercher l’alignement avec la rue de Frères Charmes. Il ne s’agit pas d’un objet autonome, mais d'un objet inscrit dans son tissu urbain.

Comme ce silo augmenté anticipe sa réversibilité., il se compose de deux types d’ossatures : une « soft » au cœur, au mode d’assemblage élémentaire, et une « hard » à la périphérie, plus sophistiquée, intégrant les circulations et les épaisseurs habitées. En pariant sur la réduction du stationnement, la structure « soft » pourrait être démontée pour être réemployée, laissant à la périphérie le « hard », aménageable en bâtiment d’activité d’une épaisseur de 12 m : un bâtiment mutant du silo à l’îlot, inscrit dans son tissu urbain.

*L’équipe "Panoplie", dont Vivien Gimenez Architecture fait parti, est sortie lauréate.